La dernière semaine de nav ? (07/11/05)
Samedi soir, nous étions à moins de 1000 milles de la Martinique.
Cela se voit dans le paysage: la mer est bleue, le ciel aussi, et la nuit les étoiles brillent
quand elles ne sont pas cachées par les nuages.
Dimanche matin, visite de quelques dauphins, et d'un oiseau de mer à longue queue blanche.
N'allez pas croire que nous nous ennuyons, d'une part la beauté n'est pas monotone,
d'autre part il y a toujours plein de choses à faire, voulues ou subies, ou les deux.
Vu les coquillages qui se montraient le long de la coque, la décision s'impose: Carénage.
Force 4 à 5, de 7 noeuds, il faut passer à moins de 1 noeud.
Toutes les voiles sont posées sur le pont, dans la manoeuvre la cafetière toute fumante
est renversée par une voile qui échappe à tout contrôle et qui manque d'assommer Dim,
Sylvain et Jean Luc.
De longues écoutes sont jetées à la mer avec des flotteurs en bout, une ancre est
mouillée pour finir de freiner la planche.
Y a pu ka aller dans l'eau gratter les bordés et le fond des coques, en prenant soin
de ne pas se faire aplatir par les extrémités qui se soulèvent et s'abaissent brutalement
à cause de la houle.
Vite fait, une demi heure, et nous voila repartis, pour être contraints à l'arrêt un peu plus tard quand le gouvernail sort de son logement. Après quelques instants de malaise,
nous remettons en place le gouvernail, et c'est reparti.
Le vent monte, la mer aussi, de temps en temps nous prenons l'ascenseur, pour
redescendre bien vite. Petits surfs à 11, 12, 13 noeuds.
La nuit tombe, la planche marche vite, quand vers minuit, crac.
Encore ce gouvernail qui s'est décroché, mais cette fois çi après rupture d'un axe.
Bon, il faut réparer, et tout de suite, pas demain, on recommence dans le noir ce qu'on
a fait pour caréner. Il faut encore stopper la planche, qui pourtant dans ce vent ne
demande qu'à filer, toutes les voiles à plat sur le pont, pendant que je maintiens comme
je peux la planche au petit largue en portant le safran, coincé dans le balcon arrière
pendant que chacun s'active sur le pont à enlever les voiles.
Un bordel innommable règne à présent à bord.
Puis l'axe cassé est remplacé, le gouvernail bien fixé, nous pouvons repartir.
Bilan, une voile de 9 m2 complètement éclatée, l'autre de 9 m2 avec 2 lattes cassées,
Une voile de 7,2 m2 avec ses cambers hors service, un équipage qui aspire au repos...
Depuis nous faisons un peu plus de 7 noeuds de moyenne.
Si le vent ne nous lâche pas, et si tout se passe bien, nous afficherons une belle
moyenne journalière demain. Si...
Position à 16 H 35 TU 16° 44' Nord, 47° 59' Ouest