Message de la planche:
Une aventure exceptionelle !

Explications de cette aventure exceptionnelle pour tout l'equipage, vendredi 16/09/05:

Nous étions tranquillement en fin de repas du midi à écouter "le vent l'emportera" de noir désir.
Etant au courant qu'un petit coup de vent allait arriver en début de nuit, nous nous sommes préparés en conséquence :

- Rangement du pont,
- accroche des affaires dans les filets,
- préparation de voiles de petites tailles résistant aux tempêtes,
- vêtements chauds et imperméables de rigueur.

Harnais de sécurité au dos, nous étions prêts à affronter la petite bousculade prévue de force 6 à 7.
Le coup de vent prévu arrive et tout va bien... jusqu'à ce que la mer grossisse de plus en plus, le force sept forci à huit en fin d'après-midi avec des rafales à 35 / 40 noeuds!
La mer est impressionnante mais gérable, jusqu'à ce que le safran (gouvernail) se fasse emporter par une petite vague un peu vicieuse qui nous a pris de travers...

Pas de panique, la situation se gère tranquillement car nous avons un deuxième safran qu'il suffit d'adapter. On ralenti le bateau, on exécute la manoeuvre et ca repart à toute pompe, cap 240 (sud ouest).
Le bateau avance très bien jusqu'à faire des pointes à 12 noeuds avec seulement 7 mètres carré de toile!

La nuit a été plus que sportive, le vent était vraiment très très fort, Alain est resté une bonne partie de la nuit à la barre, remplacé dans la nuit par Jean-Luc.
Nous avons modifié les quarts pour être trois personnes sur le pont, nous avons été rincés toute la nuit car certaines vagues ont atteint les 6 mètres de haut... impressionnant!!!

On s'est fait balancé dans tout les sens, le bateau a très bien marché jusqu'à ce qu'au petit matin, le deuxième safran nous lâche à cause d'un surf de trop et surtout une vague bien plus vicieuse que la première.

La galère commence dans un sang froid de l'équipage impressionnant.
Plus de safrans donc plus de contrôle sur le bateau.
On affale les voiles puis on pose des trainards sur l'arrière du bateau afin de donner un semblant de direction au bateau, ce qui nous permet d'être "protégé" des déferlantes qui nouis pètent à la G...

Tandis qu'on essaie de maîtriser la dérive à l'aide des ancres et bouts en traine, une grosse vague envahie le bateau en plongeant le flotteur sous 1 mètre 50 d'eau (Alain avec... merci le harnais!) en provoquant un gros craquement.
On se retourne et on appercoit la partie inférieure de notre flotteur partir à la dérive, impossible de la ratrapper, nous n'avons plus qu'à recommencer les manoeuvres de sécurisation de la planche, pose des trainards, attendre, se reposer si possible puis réfléchir à la suite : Comment faire pour se sortir de là ?

4 à 5 heures de dérive vers l'ouest nous laisse largement le temps de faire le point, de se calmer et de réparer l'un des safrans les moins endommagés (vive les boîtes à outils et le bricolage !).
La mer est toujours au taquet mais on reprend notre cap 240 avec un gros soulagement et beaucoup de vigilence sur notre réparation. Cette histoire s'est terminée le lendemain matin (dimanche 20/09/05); la mer s'est nettement calmée et le vent aussi.
Notre dérive de quelques heures nous a nettement éloigné de notre route, il nous a fallu la journée et la nuit du dimanche avant d'apercevoir la côte portugaise.

On décide de faire escale à Peniche, port le plus proche et le plus facile à atteindre selon les conditions de vent (Vigo sera peutêtre pour une prochaine traversée...).

Lundi matin (21/09/05), pas le temps de faire une grasse matinée car un rendez-vous avec des baleines Globicephales ne se rate pas! Vers 7h00 du matin (T.U), la mer est plus que calme, on avance à 1.5 voire 2 noeuds avec les sept voiles regrées, le soleil rougeoie en se levant et une baleine souffle et tourne autour de notre curieuse embarcation ... c'est magnifique.

Une baleine de perdue, dix dauphins de trouvés! Ils sautent au loin et s'approchent de notre bateau. Lorsqu'ils viennent jouer avec nous, la baleine s'en va et bruce enfile sa combinaison pour une petite nage parmis nos amis.

On avance presque plus mais juste assez pour sortir les lignes (merci pour la traine rachel) car tout autour, des poissons sautent et virevoltent. Résultat : 5 maquereaux pour notre repas du midi, pris à 5 heures de l'apres midi dans le port de Peniche où l'on est bien content de se poser.

Nous avons également fait la rencontre d'un poisson "MolaMola".
Arrivée très remarquée dans le port de Peniche car nous avons fait du "Bateau Stop" avec les pêcheurs du caseyeur "FONSILVA".
Merci les gars car quand il n'y a pas de vent, la rame ça use énormement... On fait un petit tour dans le bled pour aller boire un demi bien mérité et on rencontre Isabel et Manuel, les patrons du bar "Cantinho da Ribeira", avec qui on a un très très bon feeling. Ils nous aident à trouver le materiel nécessaire à nos réparations et nous font découvrir un peu de la vie locale (merci pour la bonne Bouillabaise d'hier soir).

Aujourd'hui, après une bonne nuit réparatrice, on se réorganise ...
A l'heure où on vous ecrit, le bois vient d'être livré sur la planche, attendu par Alain, la scie à la main. On pense avoir besoin de 4 à 5 jours pour reprendre la mer.

Au programme : réparations et communication avec tout les amis qui se mobilisent pour ce projet. Merci à tous et à très bientôt.

Bises de tout l'equipage, l'histoire ne fait que commencer et c'est vous qui allez l'écrire...

Tous droits réservés. Conception J.Maugendre 2006. Crédits images Jean-Luc Lainé, Pascal Robert, Julien Maugendre, Antonio Marciano-2005-2006.