Message de la planche:
La Restinga

La Restinga (20/10/05)

Après trois jours de pétole, dont un après-midi et une nuit entière sans bouger sur une mer d'huile, nous longeons la côte de l'île de Hierro et arrivons au petit port de la Restinga au sud-ouest de l'île, dernière étape terrienne avant la grande traversée.

Nous sommes la fin d'après-midi du 14 octobre 2005. Un zodiac de plongeurs nous fait entrer dans le port et le garde du port nous accueille avec allegresse. Le prao planche à voile fait son effet.

On accoste au quai et déja quelques curieux locaux symathiques viennent discuter. Il y a une petite dame allemande de 70 ans, très énergique et toute contente de voir notre étrange bateau arriver, elle reste discuter et nous explique que l'on arrive juste pour un week-end de fête.
Il y a Antonio, un ancien de l'île revenu au pays après vingt ans passés à travailler dans la déforestation au Vénézuela, seule possibilité qu'il ait trouvé pour gagner sa vie (c'était à une période ou beaucoup de Canariens devaient s'exiler pour vivre).

Nous discutons un peu au premier contact puis longuement dans la soirée au cours d'une causerie improvisée au détours d'un banc face au port.
Il y a un jeune retraité dont le nom m'échappe, qui est très motivé par le message que nous essayons de véhiculer et très amusé par notre embarcation.
Le gardien du port reste également discuter avec nous. On l'amuse beaucoup. Il ne manquera pas par la suite d'engager des conservations, au détour de sa ronde de surveillance (il doit s'ennuyer un peu car la Restinga est un port vraiment tranquille, tout comme l'île qui ne compte que 10 000 habitants).

Une bonne heure de discussions après notre arrivée, nous partons nous désaltérer au troquet du coin. Le port est bondé car nous arrivons pour la cloture du 9ème festival internationnal de photo sous-marine. Un chapiteau accueille les expositions, une scène est en train de se monter pour la fête qui commence le lendemain. Nous passons une bonne première soirée...

Le lendemain (15/10/05), beaucoup de touristes et plongeurs présents pour le festival viennent poser des questions, certains s'arrêtent prendre un café ou un thé pour discuter tranquillement. Juste à côté du bateau, 4 biologistes et animateurs nature ont mis en place une exposition sur les écosystèmes marins et littoraux. Le courant passe bien. Ils nous emmènent les classes primaire venus visiter l'expo voir notre bateau.
Un des pêcheurs (Alejandro le rastaman) est super motivé par notre projet et profite de la présence de la TV Canarienne pour nous organiser une petite interview.

La remise des prix à lieu le soir même, de très belles photos sont présentées au cours d'une cérémonie pas trop pompeuse puis la fête commence . Trois groupes de musique (Jazz et sound système) suivis de Mix électro juqu'à six heures du mat'.
L'ambiance très citadine ne colle pas vraiment avec l'ambiance du port. La fête n'est finalement pas terrible et la musique est tellement soulante qu'on a encore les boum_boum dans la tete le lendemain.

Dimanche 16 : La journée se passe comme un vrai dimanche, il ne fait pas très beau, le bled est endormi. On prépare toute les voiles pour la traversée, vérification du matos et liste de choses à faire avant de partir. Au cours d'une petite baignade de carenage du bateau, on rencontre une baleine bizarre: la "Téfalauxfesses", puis soudain une grande motivation collective nous envahie pour faire un Grand concours de vol!

"Absolutum Aire Délirium"
Le principe est très simple; il faut essayer de "voler" le plus loin possible en s'élançant du bord de la jetée du port. Chacun construit un engin à sa convenance avec le matériel à dispo sur le bateau.
Il y a des vols avec une voile simple, une réplique des premiers avions faite avec trois voiles de planche à voile, une réplique de chauve-souris et le saut à la perche suivi de son inévitable contrôle anti-dopage. Tous les envols se terminent par une gamelle monumentale dans l'eau et le bouquet a lieu lorsque nous nous élançons tous en même temps!

Lundi, on a envie de découvrir l'île mais pour louer une voiture, il faut aller à Valverde qui est la capitale située à 34 KM de la Restinga et il n'y a qu'un bus partant à 7h du mat'. Trop tard alors on se fait une petite marche de 4h30 pour aller à "El Pinar", bled à 14 KM du port. Le paysage est magnifique du rudesse volcanique, on passe par un cratère vraiment impressionnant et on rencontre sur notre route de sympathiques arbres nous offrant quelques pommes, amandes et figues fraiches; Il n'y a pas beaucoup d'animaux mais on rencontre quand même deux lapins, un groupe de sept ou huit perdrix, quelques corbeaux et beaucoup de faucons (crecerelles un peu, mais surtout une autre espèce que nous ne pouvons identifier).
On croise des petits lézards, type lézards des murailles, mais n'avons pas la chance de croiser le grand lézard endémique. (normal car on a appris par la suite qu'il est en voie d'extinction et qu'on ne peut le voir que dans le centre de conservation où ils tentent de le reproduire afin de recoloniser le territoire de l'île).
Après cette bonne montée, on tente de rentrer en stop. Personne ne nous prend alors on remarche de nuit pendant 2h30 avant de retroouver un bon lit.

Mardi et mercredi, on loue une voiture afin de vraiment découvrir l'île et préparer la traversée.
Les paysages de l'île sont diversifiés et magnifiques. La végétation change par strattes trés distinctes selon l'altitude. On passe de la roche volcanique pure à une végétation é parses de plantes adaptées aux conditions extrèmes du sol (2 ou 3 espèces); puis apparaissent les cactus et plantes grasses, a la suite de quoi un sol plus riche permet à l'herbe de pousser et aux hommes de faire des potagers. En montant encore, on rencontre des pins puis au plus haut, on reviens à des conditions extrèmes.
La roche volcanique et l'altitude nous offrent un paysage à la végétation éparse, enveloppé de gros cumulus éclairés par les rayons du soleil couchant...

Mercredi soir, nous passons chez Jef, un belge venu en bateau il ya cinq ans puis installé avec sa femme, Anna, et leurs deux fils. Un famille vraiment très sympathique a vec laquelle le courant passe bien.

Jeudi 20, tout est prêt pour le départ, sauf le vent ...
Ce petit séjour à la Restinga nous a permis de rencontrer pas mal de gens avec qui nous garderons contact pour des discutions futures. L'île de la restinga est un bon exemple de production d'énergie alternative car un projet pour faire fonctionner l'île à 100% renouvelable est en cours de réalisation. Nous mettrons en liens sur le site les brochures explicatives du projet.

Vers 17h, nous nous préparons à partir. Les personnes avec qui nous avons bien accroché lors de notre passage sont là (une quinzaine). UN zodiac d'un club de plongée nous sort du port.
Jeff et son grand fiston sont à bord pour nous larguer les amares dans les règles de l'art avant un grand voyage. Jeff et son fils montent dans le zodiac, ils nous larguent les amarres, le zodiac s'éloigne, c'est parti pour le grand voyage...on sent meme un jeff pret à larguer les amares mais en restant sur la planche...

Tous droits réservés. Conception J.Maugendre 2006. Crédits images Jean-Luc Lainé, Pascal Robert, Julien Maugendre, Antonio Marciano-2005-2006.