Message de la planche:
Le Temps à bord

"Le Temps à bord" (24/10/05)

Aujourd'hui c'est "Riendit" et c'est le jour du seigneur. Hier c'était "Riendit" aussi et mais c'était notre jour de repos. " Riendit", c'est un peu comme un week-end que l'on aurait décidé de s'imposer; d'ailleurs ça tombe bien car il parait qu'aujourd'hui, c'est le deuxième jour du week-end sur terre, autrement dit Dimanche 22 Octobre 2005.

Heureusement, la semaine n'est pas faite que de "Riendit" car sinon, on s'ennuierait beaucoup sur ce bateau, quoique les Riendits ne sont pas obligatoirement une journée d'inactivité totale, c'est seulement que, si activité l'un de nous décide d'avoir, il en est l'unique initiateur et responsable.
Exemple, le Riendit d'aujourd'hui est aussi "Brucedit" car notre ami Bruce n'arrête pas de s'agiter dans tout les sens: pêche à la ligne, et bricolages en tout genres comme attacher plusieurs voiles ensemble pour les fixer sur le balancier afin de gagner en surface de voile donc en dixièmes de noeuds, ce qui fait au moins un cinquième de noeudnoeud.

Riendit est différent du "Jteuldi" par le fait que, même si le Jteuldi est décidé par chacun des membres de l'équipage et ne concerne que la personne qui le décide, le Jteuldi est une journée où chacun (ou la personne qui le déclare si jamais personne d'autre n'a envie d'être un Jteuldi) est libre de faire ce qu'il veut.

Exemple: Dimitri se lève, il est 9heures du mat', quatre personnes ont fait les quarts toute la nuit et sont mortes de fatigue. Il reste deux morts vivants pseudo éveillés à tenir la barre et dès que Dim apparaît:"oh dim, tu vas prendre la barre! " Ce à quoi dim à le droit de répondre:"Désolé mais aujourd'hui je suis en Jteuldi..."

Le jour craint de tous les matelots de l'équipage est le "Alaindit".
C'est d'ailleurs ce que tout un chacun se dit à terre pour se saluer avant de partir en Week-end. eh bien sur le prao, le "alaindit" n'est pas la suite du wek-end et n'est pas spécialement le début de la semaine. C'est un jour où alain donne des ordres de capitaine!

Surprise et effrois de l'équipage! Quand Alain dit "On vire de bord!" il faut choquer les voiles, détacher les bouts et empanner toutes les voiles; pendant ce temps deux personnes changent le safran de bord. Et celui qui ne réagi pas sera de corvée de cuisiner le Setan et les protéines de Soja!!!!"

L'équipage ou certains membres ont le droit de répondre qu'ils sont en Jteuldi mais pas tout l'monde quand même sinon il n'y a que le capitaine qui travail; ce qui arrive tout de même assez souvent dans ces cas là!
La seule solution est de ne pas avoir de Alaindit, donc les choses se font d'elles même et naturellement sans attendre d'avoir d'ordre à recevoir. Si l'on s'en tiens à la définition de Ferré, il règne sur ce bateau une certaine anarchie, voire une anarchie certaine car selon lui "l'Anarchie, c'est l'ordre moins le pouvoir..."

Comme nous le disions plus haut, Il y a le "Brucedit", le "Alaindit" qui peut aussi être le jour où Alain s'agite dans tous les sens, mais aussi le "Dimdit", le "Juanlucdit" et le "Sylvanodit".
Il y a le Jédï qui n'existe que pour rendre possible la "Semaine des cinq Jédï" et pour donner un air de défi à tout ça.

Après ces précisions indispensables sur le déroulement du temps à bord du prao, vous comprendrez donc facilement que nous sommes partis de La Restinga un Jédï (jeudi 20 octobre selon les références habituelles).
Malgré la pétole, nous avons décidé qu'il était grand temps de hisser les voiles pour de bon. Nous avons stagné à 1 ou 2 milles du port de la Restinga toute la nuit durant. De retour sur les eaux, nous recroisons régulièrement nos amis les oiseaux (surtout des océanites).

Le lendemain, nous avons très très peu avancé mais avons eu le bonheur de pouvoir nager avec deux curieuses baleines pleines de curiosité. Elles sont restées une bonne demi heure, ont disparu puis sont revenues nous voir. Leur nage est tranquille; elles ne semblent pas du tout être effrayées par notre présence à leurs côtés.
Elles ne se laissent tout de même pas approcher à moins de dix mètres, ce qui nous laisse quand même tout le loisir de les observer dans leur milieu... vraiment magnifique et apaisant...
La journée se termine avec la visite de trois petits dauphins nageant avec l'étrave avant du bateau.

Hier matin de bonne heure, Jean-Luc est allé nager avec une tortue accompagnée d'une dizaine de poissons zébrés noir et blanc. Plus tard dans la matinée, nous avons vu un spectacle géant à environs 400 mètres du bateau :
Deux baleines effectuant des sauts en simultanée. Malgré la distance, on voyait nettement les deux corps s'élever hors de l'eau puis retomber en créant de grosses éclaboussures.
Ce spectacle a eu lieu à deux reprises devant nos yeux ébahis.

Cette journée se termine avec un coucher de soleil des plus magnifiques comme on risque d'en avoir souvent pendant la traversée.
Cette nuit, avant le levé de lune, nous avons pu observer un magnifique ciel étoilé, dont plusieurs constellations: Cassiopée, La grande ourse et la petite ourse, Persée, le Dragon, le Lézard et le Cygne.

Ce matin, une découverte sujette à énigme:
Sur le filet babord arrière, nous découvrons un petit calmar d'une vingtaine de centimètres (tentacules comprises)! Comment a-t-il bien pu atterrir sur le filet? Nous avons émis plusieurs hypothèses:

1- un concours de saut en hauteur entre calmars dont le gagnant est celui que l'on a trouvé?
2- Une vague plus haute que les autres, accompagnée d'un coup de nerf du calmar l'a projeté sur le filet?
3- Un oiseau n'ayant pas assuré sa prise passe au-dessus du bateau et lâche prise pour
je ne sais qu'elle raison?
4- Un hypothétique Dieu de la pêche ayant pitié de nous, nous fait l'offrande d'un appât?
5- Merci de nous faire part de vos hypothèses les plus pertinentes

A part ça, la journée s'annonce belle, ensoleillée avec un peu de vent (force trois en moyenne).

Le petit dicton du jour est "il ne faut tout de même pas prendre les Thons pour des cons" (pour le comprendre, il faut imaginer une ligne avec un gros hameçons auquel n'est accroché qu'un simple lambeau de jean... je crois que les thons n'ont pas trop de soucis se faire avec nous, c'est peut-être même un thon qui nous a offert ce fameux petit calmar, histoire de nous donner un appât plus à son goût)

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